L'examen.

Je regarde la liste, il y a plein de noms compliqués et très jolis, certains ont traversé l'Océan Indien et la Méditerranée jusqu'à la salle B15, d'autres viennent juste du Sud. Heureusement les numéros sont là pour me rappeler qu'aujourd'hui nous n'avons pas affaire à des êtres humains mais à des candidats. Ils sont tous gentils et polis aujourd'hui, et même s'ils n'ont amené qu'un stylo pour la plupart, on sent comme une odeur de travail flotter dans la pièce.
Je vérifie les identités, les passeports sont nombreux, pas les cartes. Marseille a beaucoup d'enfants mais la France en reconnaît si peu ! Ils se mettent au travail, faisant de leur mieux même si beaucoup ont déja perdu depuis longtemps le goût de l'effort au profit d'un désespoir sourd et latent.
Au bout de 2 heures ils rendent leur copie, je suis agréablement surpris car ils sont pratiquement tous restés jusqu'au bout. Ils se précipitent dehors, et un garçon oublie sa pochette. Dedans j'entraperçoit des papiers et des sigles qui me ramènent à la dure réalité de leur vie : une chaise musicale avec une longue table et juste quelques sièges pour les plus courageux.

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